Les pages qui suivent tenteront de vous présenter succinctement :

  • ce qu’est un jeu de rôles
  • comment y jouer
  • comment s’y préparer
  • comment organiser une partie de jeu de rôles.

Habituellement, les nouveaux joueurs sont « initiés » par des joueurs expérimentés, non parce qu’il y aurait besoin d’une sorte de rituel, mais pour la simple et très logique raison que le jeu de rôles est bien plus simple à montrer qu’à expliquer.

Si vous êtes familier avec le concept, contentez-vous de survoler cette partie.

Du théâtre d’improvisation ?

Le fondement d’un jeu de rôles est d’incarner des personnages dans un univers. Un conteur (le Meneur de Jeu, ou « MJ ») raconte une histoire dont les joueurs interprètent les héros. Tous les personnages secondaires, tous les personnages « ennemis », tous les figurants, sont « incarnés » par le conteur. Il décrit ce qui se passe, il décrit ce que vous voyez. Il est l’univers dans lequel les joueurs évoluent.

MJ : Vous vous fendez un chemin à travers la foule du marché. La place est bruyante et terriblement encombrée.

(se tournant vers l’un des joueurs) Ton attention est attirée par une femme que tu crois reconnaître à l’autre bout de la place. Imprudemment, tu te heurtes à quelqu’un. Tu t’aperçois alors que l’homme que tu as bousculé était en train de dérober la bourse d’un passant distrait. Que fais-tu ?

Le MJ a le rôle le plus difficile : il doit avoir une solide connaissance de son univers, il doit avoir une idée du fil de l’histoire qu’il veut faire vivre aux joueurs, et il doit faire preuve d’une forte dose d’improvisation (Nous verrons ensuite qu’il doit aussi maîtriser au mieux les règles de son jeu). Car les joueurs sont libres. Le plus souvent, ils cherchent à faire le bien – parce que c’est le rôle d’un héros – mais ils peuvent aussi avoir des motivations plus complexes, ou simplement, ils peuvent avoir choisi d’incarner un personnage un peu trouble, ambigü, voire franchement maléfique.

Dans notre exemple, la première réaction de beaucoup sera de donner l’alerte, ou essayer de maîtriser le voleur avant qu’il ne tente de fuir. Mais les personnages ne sont pas forcément des anges. Un personnage pourvu d’un sens de la justice assez sanguinaire pourrait décider de tuer le voleur sans autre forme de procès. Un personnage roublard voudra peut-être intercepter la bourse volée… Et la garder pour son propre compte ! Un personnage émotif et froussard viendra pleurnicher auprès d’un autre personnage. Un personnage procédurier ira se plaindre auprès de la police locale, en donnant le signalement du suspect. Un personnage de justicier naïf pourrait même essayer de convaincre le voleur que bien mal acquis ne profite jamais, et l’inciter à rendre son butin à son propriétaire. Un personnage appartenant à la police locale pourrait aussi prendre en filature le voleur, avec l’espoir de mettre la main sur le reste de son butin, et sur d’éventuels complices.

Les possibilités ne sont pas « nombreuses » : elles sont infinies. Bien que le conteur puisse sembler maître des évènements, les personnages disposent d’une formidable marge de maneuvre.

Le premier but des joueurs est d’incarner au mieux leur personnage. Lorsqu’il crée son personnage, un joueur décide de lui donner certains traits de caractères, certaines habitudes, certains comportements. Un joueur taciturne et peu expansif peut choisir d’incarner un bavard invétéré et mythomane. Un joueur non violent et subtil peut incarner une brute épaisse. Les seules limites sont celles de votre imagination.

Le bien et le mal, dans tout ça ?

Le problème des notions de bien et de mal surgira tôt ou tard. Il faut bien vous rappeler que les joueurs – et le conteur – ne font que jouer des rôles. Hugues Laurie (Dr House) n’a jamais vraiment été médecin. Harrisson Ford (Indiana Jones) n’a pas vécu à l’époque nazie, et Anthony Hopkins (Hannibal Lecter) n’a jamais vraiment mangé des gens. Ce sont juste d’excellents acteurs.

Une dernière remarque à ce sujet. Le jeu de rôles est utilisé dans les écoles de commerce et d’ingénieurs, pour simuler certaines situations réelles. Il est aussi employé comme thérapie psychologique. Le jeu de rôles n’est rien d’autre que ce que vous en faites. De manière générale, il stimule l’imagination, et incite à s’exprimer et sortir de sa coquille. Par ailleurs, la solidarité et l’esprit d’équipe y sont primordiaux, car les jeux de rôles mettent régulièrement leurs joueurs face à des situations dont ils ne peuvent se sortir qu’en se serrant les coudes, et en additionnant leurs forces.

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