A la base des Guerriers du silence, il y a ces étranges êtres humanoïdes, les Scaythes, capables de lire ou cacher les pensées… Et bientôt capables de tuer par la pensée.
Pour conquérir l’univers, l’empereur de Syracusa va les utiliser, ainsi que la machine religieuse des Kreuziens et de leur Inquisition, et les « mercenaires de Pritiv » (=chair à canon dégénérée d’élite). Sans se douter que l’ »Hyponéros, qui dirige les Scaythes, voit beaucoup plus loin que son empire…
Une bonne démonstration du fait qu’avec un petit coup de pouce, l’Humanité la plus évoluée sera toujours susceptible de s’autodétruire en un temps record. Un bon petit livre à l’intrigue sympathique, écrit dans un style sympathique… Enfin… Disons plutôt : un style maîtrisé à la perfection par un dieu de la SF, très personnel (si ce n’est éventuellement quelques similitudes avec Frank Herbert, la clarté en plus) ; pour ce qui est de l’intrigue, peut-on encore parler d’intrigue pour cette fresque monumentale où la mutiplicité des intrigues secondaires se coordonne à la multiplicité des personnages, vivants et attachants, sans temps mort, où l’angoisse va crescendo jusqu’au bouquet final ? En fait de petit livre, on frôle les 2000 pages, avec tout juste un léger calme dans le deuxième volume. Seule critique, la fin est un peu trop grandiloquente, mais on se demande comment Pierre Bordage aurait pu conclure autrement sa trilogie.
La trilogie des Guerriers du silence est le prototype du space opera quasi pafait, l’un des meilleurs livres de science-fiction jamais écrits.

Je me permets de reproduire ici un commentaire qu’avait posté Antoine sur cet article, dans la précédente version du site :

« Je suis entiérement d’accord: cette trilogie est une pure merveille. Je l’ai découverte il y a 3 ans et je suis en train de la relire. C’est dire. Je vois 2 raisons à cette extraordinaire réussite. Premiérement, Bordage n’écrit pas bien: il écrit divinement bien. D’un point de vue purement littéraire, il a peu d’équivalent dans l’histoire de la SF ( peut-etre Silveberg, et encore ) et je n’en vois pas un qui le surpasse. Deuxiémement, Bordage est un formidable conteur qui posséde l’art et la maniére de raconter une histoire ( par exemple non linéarité de la narration, systématisation des tetes de chapitre, histoires croisées ) Ajoutez à cela une imagination sans bornes, un sens aigu de la souffrance et du rire, et vous obtenez un livre sans équivalent, intelligent et grave, LE LIVRE de SF, le livre tout court. »

Note :
5/5