Le cycle de la Culture, de Iain M. Banks

Il est bon de temps à autre, de se souvenir que ce site est issu d’un webzine SF, et de rappeler que OUI, j’en lis encore.

Le « cycle de la Culture » figure parmi les grands cycles de SF que je n’avais pas encore abordé. S’il est parfois mis sur un pied d’égalité avec Hypérion, Dune et Fondation (ah, les quatrièmes de couverture et leurs promesses surréalistes !), je vais commencer par souligner que les romans de la Culture, à la différence des cycles susmentionnés, peuvent se lire indépendamment.

Et heureusement. D’abord parce que j’ai lu les trois premiers tomes dans le désordre (voire carrément en sens inverse). Ensuite parce que la traduction française, toujours très performante (tous éditeurs confondus), a trouvé super malin de publier le tome 2 en premier, suivi par le tome 3, et enfin le tome 1. Donc le troisième tome, pour eux, c’est celui où l’on nous présente la Culture, en guerre contre une autre civilisation, et qui joue sa survie. No comment.

Une forme de guerre, pour commencer

Le « vrai » premier tome, par ordre chronologique et par ordre de parution en VO, est donc « une forme de guerre », qui évoque un épisode crucial de la guerre entre la Culture, civilisation « anarchiste, individualiste » et les Idirans. Un conflit qui confine à la guerre de religion et qui prend des dimensions épiques.

Mais si le conflit est épique, le récit, lui, l’est moins, se concentrant sur le personnage d’un « métamorphe », une sorte d’humain pouvant changer d’apparence à sa convenance, par exemple, pour prendre la place de quelqu’un (ça me rappelle les danseurs-visage de Frank Herbert !) ; protagoniste central du récit, il est en mission commandée pour les Idirans.

Le choix du point de vue (le cycle s’appelle la Culture, du nom d’une civilisation hédoniste et individualiste, mais le héros rejette toutes ses valeurs et travaille à sa chute !) renforce l’intérêt d’un livre qui en a bien besoin. Sans franchement s’ennuyer, on a du mal à saisir les enjeux du conflit, et à bien saisir les implications de ce que fait le « héros » ; on finit par comprendre pourquoi l’éditeur français a initialement publié cet ouvrage en troisième, car les deux autres romans que je vais évoquer donnent une image beaucoup plus claire de ce qu’est la Culture, ses valeurs, sa technologie, son mode de vie, la prédominance et la reconnaissance de ses intelligences articielles – drônes et vaisseaux-villes « pensants ». Sans ces éléments, on peut être tenté de ne voir dans « une forme de guerre » qu’une guéguerre de space opera parmi d’autres.

Bref, à lire si vous voulez vraiment vous lancer dans ce cycle, mais pas du tout indispensable en soi.

Note : 2/5

L’homme des jeux (The player of games)

Dans la Culture, les intelligences artificielles et machines font le plus gros du boulot, permettant aux Humains de vaquer à d’autres occupations ; dans cette civilisation, le jeu est un art majeur, et Jerneau Gurgeh est le meilleur des joueurs de la Culture, capable de rivaliser avec les meilleurs spécialistes de tous les jeux majeurs. Mais il est blasé de sa situation et finit par se tourner vers « Contact », la section de la Culture chargée de surveiller – et résoudre les conflits dans – les autres civilisations, pour voir si, éventuellement, il n’y aurait pas une mission à lui confier qui puisse un tant soit peu raviver son intérêt.

Il ne sera pas déçu et va être confronté au jeu « ultime », clé de voûte d’une civilisation quasi barbare.

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